Hormis les terribles pertes humaines, animales et végétales, le développement socio-économique des pays est aussi grandement affecté (réduction du Produit Intérieur Brut (PIB), perturbation des progrès accomplis dans d’autres secteurs comme l’éducation, la vaccination, la gestion et le traitement d’autres maladies, la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté, la production agricole..).
Les différences entre ces maladies dites « émergentes » et les maladies « établies » ne sont pas statiques ; une maladie ayant émergé relativement récemment peut rapidement s’établir dans les populations humaines, comme l’a prouvé le VIH. La récente diffusion du virus Zika à travers le continent américain confirme aussi la possibilité pour les maladies émergentes d’avoir un impact rapide à l’échelle nationale.
Les systèmes sanitaires opèrent de manière réactive aux maladies émergentes en identifiant et en répondant au risque sanitaire une fois que l’épidémie se produit.
Les failles dans les systèmes de gouvernance et les faibles capacités institutionnelles limitent à l’heure actuelle les actions menées pour prévenir la transmission des pathogènes entre les êtres humains, les animaux domestiques et la faune sauvage.
Chaque discipline ne répond généralement qu’au moment où ses experts identifient une épidémie, et ce, dans chacun de leur domaine.
Les institutions expertes dans les secteurs de la santé publique, des sciences vétérinaires, agricoles et environnementales, en comprenant d’une façon plus large, plus partagée et donc plus pertinente, l’origine et la transmission des maladies, pourraient identifier des solutions plus efficaces, avec un meilleur rapport coûts-efficacité qu’avec des opérations menées individuellement par chacun des secteurs.
Prévenir les crises sanitaires par l’acquisition de « réflexe » commun, spécifique et intégré de chaque strate de la population, de l’infra local, au régional, puis au national et international pourrait être une stratégie efficiente pour ces nouveaux enjeux sanitaires.